
Aujourd’hui, je vous propose de découvrir l’histoire d’un couple particulièrement attachant.
Une histoire qui se déroule entre trois continents, deux nationalités et des multitudes d’obstacles, mais avec une certitude : celle d’avoir trouvé la bonne personne.
Julia est Française, Bryan est Sud Africain, et il se sont rencontrés… Au Chili!
“J’ai couru, comme dans un film, pour lui dire ce que je ressentais.”
En 2018, Julia part à Santiago pour son contrat de travail. Elle se retrouve dans une grande coloc’, ambiance Auberge Espagnole, et y rencontre un mystérieux jeune homme qui vient d’Afrique du Sud. Une amitié forte se noue entre eux mais personne n’ose faire le premier pas.
C’est en rentrant en France quelques temps que Julia réalise qu’elle n’a plus de temps à perdre pour déclarer sa flamme.
« Je suis rentrée en France pour voir ma famille, j’ai pris de la distance sur ma vie au Chili. Et c’est là que je me suis rendu compte que Bryan comptait vraiment pour moi. Je me suis dis mais « pourquoi on est juste amis » ? En rentrant là-bas, j’ai couru, presque comme dans un film, pour lui dire ce que je ressentais. »
Premiers pas, premiers obstacles
C’est donc le début d’une jolie histoire qui va rapidement être confrontée aux réalités pratiques d’une relation binationale.
« Pour nous, les problèmes se sont posés déjà avant le covid. C’était la fin de mon contrat, lui aussi devait renter pour des raisons administratives. Tout le monde me disait « c’est bon c’est fini, oublie-le ».
Mais pour Julia, envisager la fin n’est pas possible. C’est avec la certitude que son destin l’attend ailleurs, qu’elle prend un aller simple pour l’Afrique du Sud.
« J’y ai passé deux mois. C’est là qu’on s’est rendu compte qu’on était vraiment fait l’un pour l’autre. Tu sais, ce sentiment d’avoir rencontré la bonne personne ! Peu importe ce que les gens disent, c’est naturel, c’est flagrant. Surtout quand on a eu des expériences avec d’autres personnes avant. »
Leur décision est alors prise. Julia va rentrer en France puis Bryan trouvera une solution pour la rejoindre. Leur avenir est ensemble. En janvier 2020, ils décident, un peu sur un coup de tête, de se marier.
« En fait on s’est tellement manqués pendant les deux mois où j’étais en France qu’on a eu la même idée en même temps : on s’est dit qu’il fallait qu’on se marie !
L’idée c’était qu’il prenne un visa touriste, qu’on se marie en France puis qu’on puisse rester ensemble sans problème après. »
Un week-end en famille qui dure 5 mois…
Et ils ne savent pas encore qu’ils vont avoir une chance inestimable. Celle de pouvoir se retrouver quelques jours seulement avant la fermeture des frontières.
« Il est arrivé le 8 mars 2020 en France, il a même failli rater son avion ! Une semaine avant le confinement. C’est incroyable, il a réussi à me rejoindre juste avant la fermeture des frontières. Si on avait dû vivre cette période séparés, ça aurait été compliqué parce qu’on était encore un jeune couple. »
Mais pour Bryan, qui n’a jamais vécu en Europe, ne parle pas la langue, et ne connaît même pas la famille de Julia, c’est aussi un grand saut vers l’inconnu.
« On devait rester un weekend chez mes parents dans l’est de la France. Et avec l’annonce du confinement, le week-end a duré 5 mois. Il a débarqué sans connaître ma famille, sans parler français, à se retrouver confiné avec tout le monde. C’était une aventure ! »
Les complications d’un “mariage covid”
Et avec la crise du covid, leur projet de mariage est compromis. Les administrations d’Afrique du Sud ne délivre pas les papiers nécessaires et Bryan se retrouve rapidement clandestin sur le territoire français.
« On a attendu 8 mois au total pour obtenir son acte de naissance. On ne savait pas s’il devait repartir ou rester, son visa de tourisme avait expiré. Mais on savait que s’il partait, il ne pourrait peut-être plus revenir. »
Finalement, le grand jour a fini par arriver, un an plus tard…
« On a pu se marier le 9 janvier 2021. C’était un mariage covid, ma famille était sur zoom. On en rigolera dans quelques années, j’espère ! En fait c’était un super mariage, il n’y avait pas de pression. Et finalement je suis contente que ce soit passé comme ça. C’est sûr que si on retourne en Afrique du sud, on fera sûrement une autre célébration là-bas. »
Malgré cet heureux événement, Bryan n’a toujours pas été régularisé en France. Mais le couple ne s’étonne plus de rien, ils savent que le plus dur est derrière eux.
For me, formidable ?
Toutefois, pour Bryan, l’acclimatation en France est encore en cours. De nombreuses différences culturelles ont étonnée les deux amoureux. Julia m’explique que le contexte social et politique en Afrique du Sud a parfois créé certaines incompréhensions entre eux.
« Il y a des sujets où on sent qu’il y a un vrai fossé entre nous. Cela ne crée pas de gros conflits mais il faut quand même prendre du recul et se dire qu’on ne peut pas totalement comprendre la vision de l’autre.
Leur passé est très lourd à porter. Je le ressens beaucoup quand on discute de politique. On ne parle pas de la même chose. Par exemple à propos du fait d’avoir une arme personnelle pour se défendre. Quand on est Français c’est choquant, mais quand on comprend le contexte en Afrique du Sud, c’est totalement différent.
Le simple fait de marcher librement dans la rue, ça le choque. En Afrique du sud, la violence est à un niveau tellement élévé. Bryan s’est retrouvé plusieurs fois baillonné, avec une arme sur la tête. Il trouve que les gens qui parlent d’insécurité en France sont des fous ! »
Et au quotidien, ce sont surtout leurs habitudes alimentaires qui ont pu les surprendre.
« Je l’ai un peu élevé à ce niveau-là. Pour lui, se faire une pizza surgelée le soir et un burger le midi c’est normal. Alors que nous on mange quand même un peu mieux que ça… Je l’entraîne à manger du fromage aussi. Dès que ça a du goût, ça ne lui plaît pas ! »
Et même si Bryan se plaint de la quantité de fromage qu’il doit ingurgiter chaque jour, il dit être agréablement surpris par la qualité de la nourriture en France. Ce qui le choque encore c’est la mode de communication des Français. Là où les anglo-saxons sont dans la retenue, les Français ont tendance à dire ce qu’ils pensent de manière plus directe.
Une vision commune
Mais au-delà de ces quelques différences, Julia et Bryan sont surtout unis par leurs points communs et leur volonté de créer un bel avenir ensemble.
« Sur beaucoup de sujets, on a des perspectives similaires, on partage quand même beaucoup de références. Même si on a eu des vies très différentes, on a grandi dans des pays opposés, on a vraiment beaucoup en commun.
Et si au début ma famille a eu du mal à accepter cette relation, ils ont fini par comprendre l’amour qui nous uni. Ils me disent que si on a réussi à survivre à cette année ensemble, ça va rouler ! On a vécu tellement d’épreuves difficiles, ça crée des fondations plus solides pour la suite. »
Une fois de plus, Julia et Bryan montrent que l’attachement à une personne est plus fort que le reste. Et que la tolérance et les compromis sont la base de toute relation interculturelle.
« On s’est dit que cette fois c’était à lui de me suivre et que peut-être à l’avenir ce sera l’inverse. Il faut faire des compromis en sachant qu’un jour le compromis sera fait de l’autre côté. Si ton amour vaut le coup, tu dois te battre pour la relation. »
Vous avez aimé cette histoire et vous en voulez encore ? Lisez la belle aventure de Paola & Friedrich, entre le Pérou et l’Allemagne.
Rosenstein
Magnifique 😘
Sand
Quelle belle histoire !
Love in Translation #5: Johanna & Hedi - My Foreign Half
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