
L’histoire d’amour interculturelle que je vous propose aujourd’hui est vraiment spéciale. Pourquoi ? Parce qu’elle n’implique pas seulement 2 adorables êtres humains… Mais 4 !
Oui, vous avez bien lu. Cet article est consacré à une magnifique famille DOUBLEMENT RECOMPOSÉE.
Cheyanne vient des États-Unis et a rencontré son mari Belge, Kim, aux Pays-Bas ! Mais lorsqu’elle est devenue la femme de Kim, elle a également endossé le rôle de belle-mère pour la fille de Kim, Billie. Et la famille a récemment accueilli son premier fils, Mason !
Vous suivez toujours ?
Reprenons depuis le début.
Il était une fois…
Leur rencontre fortuite semble sortir tout droit d’une comédie romantique. J’adore la façon dont Kim se rappelle la première fois qu’il a rencontré cette drôle d’Américaine :
“C’était un samedi ensoleillé de septembre 2018 dans un château aux Pays-Bas. Nous assistions tous les deux au mariage d’une amie commune. Nous avons d’abord eu une petite conversation avant le dîner, puis nous avons dansé toute la nuit sur la piste de danse. Avant de se coucher, c’est Chey qui m’a embrassé, sous les étoiles, près de la cheminée.
Mais ce n’est que le lendemain matin, alors que nous parlions en marchant dans un champ littéralement couvert de m**** que nous avons tous deux ressenti une agréable sensation de calme et d’exaltation.”
Chey a immédiatement su que Kim était le bon et a partagé une anecdote amusante sur leur premier rendez-vous :
“Ce qui est également incroyable, c’est que j’avais acheté une robe 2 ans auparavant, en 2016, dont j’avais déclaré qu’elle serait la robe que je porterais lors de mon premier rendez-vous avec mon mari – je l’ai, pour une raison quelconque, apportée en Belgique… et vous l’avez deviné, c’est la robe exacte que je portais lors de notre premier rendez-vous. Je savais au fond de moi qu’il était s’agissait d’une rencontre unique dans une vie.”
Finalement, Kim a du emmener Chey vers son train pour Paris, d’où elle allait rentrer en Amérique après une semaine exaltante en Europe. Mais pas avant de l’avoir embrassée comme il se doit.
Un baiser qui a changé beaucoup de vies.
Mariés au premier regard
Et seulement quelques mois plus tard, Chey et Kim se sont mariés !
“Nous nous sommes rencontrés en septembre 2018 et nous nous sommes mariés à Las Vegas le 30 décembre 2018, alors que nous faisions un road trip à travers les États-Unis, en allant de New York à Los Angeles. Un petit arrêt rapide dans la capitale mondiale du mariage. C’était principalement pour des raisons légales afin que Chey puisse changer son nom et obtenir son visa pour immigrer quelques semaines plus tard.
Une semaine plus tard, nous avons organisé une petite cérémonie sur la plage en Californie avec un groupe restreint d’amis et de membres de la famille. Le frère de Kim est même venu de Belgique et l’a surpris pour l’événement !”
Et puis la réalité vous rattrape…
Les choses se sont compliquées lorsque Kim a dû retourner en Europe. En effet, Kim devait non seulement reprendre son travail en Belgique mais aussi rejoindre sa fille issue d’une précédente relation, Billie.
“Chey a décidé de déménager en Belgique par amour, car j’ai une fille ici (qui à ce moment-là n’avait que 9 ans) et que je ne pouvais ni laisser derrière moi, ni éloigner de sa maman.
Alors au début, j’ai dit : “Chey, je suis désolé mais ça ne pourra jamais marcher, car je ne suis pas en mesure de déménager.” Heureusement pour moi, elle a répondu : “Alors c’est moi qui vais le faire.”
Chey a quitté les États-Unis en février 2019. Elle a immigré et était officiellement la femme de Kim tout cela en moins de 6 mois après leur premier baiser. Cerise sur le gâteau, elle n’avait encore jamais rencontré sa fille en personne !
Nouvelle aventure, nouvelles difficultés
Vivre à l’étranger était synonyme de nombreux défis pour Chey. Elle a dû s’habituer à de nouvelles habitudes et a parfois fait face à des critiques dans son pays d’accueil. Voici les cinq chocs culturels qui l’ont le plus surprise :
- Le temps qu’ils passent en famille : les repas durent souvent 5 à 6 heures, alors qu’aux États-Unis, je pense que cela prendrait au maximum 2 heures.
- La quantité de pain qu’ils mangent : la nourriture est différente dans chaque culture, mais j’ai été choquée par le fait que le pain soit servi presque à chaque repas, et en grande quantité !
- La grande prévalence de la culture musulmane : aux États-Unis, je n’ai jamais vécu dans un endroit où il y avait une grande communauté musulmane. Mais ici en Belgique, cette religion est très répandue. Je vois souvent des femmes avec des voiles (même à l’école catholique de ma belle-fille), et la nourriture est souvent préparée pour répondre à leurs préférences religieuses. En parlant de religion, je suis moi-même une femme très dévouée sur le plan spirituel (dans la foi chrétienne), et de nombreux Belges croient et voient les chrétiens comme étant uniquement catholiques et ont une vision très négative de mes croyances.
- La conduite a également été un choc pour moi – ou plutôt l’absence de voitures ! J’avais l’habitude de conduire partout aux États-Unis, je n’avais pas le choix ! Et ici, je n’ai conduit que 2 ou 3 fois, parce qu’il y a une culture du vélo très répandue ici.
Mais ces petits changements n’ont pas effrayé Chey et elle a même relevé le défi supplémentaire d’avoir un bébé à l’étranger !
“Vivre à l’étranger a aussi été un challenge quand on a eu un bébé… Aller à tous mes rendez-vous chez le médecin où personne ne parlait vraiment ma langue et ne pas avoir ma famille ici pour m’aider pendant la grossesse ou même maintenant passer du temps avec notre fils a été difficile.”
Help ! Je vis avec une Américaine !
Même si Kim n’a pas déménagé dans un nouveau pays, il est confronté quotidiennement aux différences culturelles avec sa femme. Voici quelques détails qui l’ont frappé :
“Je dirais que les Américains sont plus enthousiastes et extravertis que les Belges typiques. Ils sont également plus ouverts d’esprit et plus faciles à vivre. Ils jugent moins, je crois.
Leur rythme de vie est plus rapide, ce qui demande plus de planification et de vérification.
Et surtout leur liberté est intouchable : “Personne ne me dit ce que je dois faire”. Même en ces temps de corona, “aucun gouvernement n’a le droit de me dire que je ne peux pas sortir et voyager”.
“J’ai eu l’impression de m’être perdue moi-même”
Mais le principal défi pour cette famille recomposée est sans aucun doute la langue. Surtout parce que Billie, la fille de Kim, ne parle que le néerlandais. Imaginez les complications liées au fait d’être la belle-mère d’une petite fille qui ne vous comprend pas.
“Le plus grand défi pour moi, surtout au début, était la barrière de la langue. Dans la région où nous vivons, le néerlandais est la langue locale. Cependant, la Belgique elle-même a trois langues nationales – le néerlandais, le français et l’allemand. Et je ne parle aucune de ces langues ! Je suis une grande bavarde et la communication est mon point fort. Alors j’ai eu l’impression de m’être perdue moi-même.
C’était aussi un défi majeur dans notre maison, car la fille de Kim ne comprenait pas et ne parlait pas l’anglais. Il devait constamment traduire, ce qui a rendu notre relation, à elle et à moi, TRÈS basique au début.
J’ai trouvé amusant de voir combien de fois d’autres belles-mères avec qui je discutais me disaient : ” J’ai l’impression de parler une autre langue avec ma belle-fille “, et je me disais : “Wow, pour moi, c’est vraiment le cas !”.
La langue est clairement le premier aspect sur lequel la famille a dû travailler et c’est encore un challenge quotidien.
“Cela peut devenir vraiment difficile parce que vous vous remettez constamment tout en question. “Est-ce qu’elle m’a bien compris ?” “Sait-elle à quel point je me soucie d’elle, à quel point je l’aime ?” “J’ai l’impression que je ne peux pas lutter contre ce que sa mère dit de moi… Comment lui montrer qui je suis vraiment si je ne peux pas lui parler?”.
Comme le language verbal n’était pas une option, je devais trouver d’autres moyens de me rapprocher d’elle. Que ce soit en cuisinant, en faisant du yoga, en faisant les courses ou en promenant le chien, nous avons fait ce que nous pouvions et nous avons construit notre propre relation… et notre langage dans ces moments-là.
Mon mari, sans aucun doute, a été la plus grande aide et a vraiment été le pont dans notre relation. Au début et encore aujourd’hui, il traduit souvent pour nous, mais communique aussi mes émotions profondes à sa fille quand je ne peux pas le faire.”
DOUBLEMENT RECOmposée
Au-delà de la langue, il a fallu beaucoup d’ajustements pour que toute la famille intègre des cultures différentes dans sa vie quotidienne.
“Il y a tellement de défis à relever lorsqu’on devient belle-mère, et si l’on ajoute à cela une culture ou un pays différent ET une langue différente, cela ne fait qu’aggraver les problèmes !”.
Pourtant, avec beaucoup d’amour et de compréhension, la famille a trouvé sa façon personnelle d’exposer ses enfants aux deux cultures.
“Nous n’avons pas de routine spécifique, mais nous trouvons très important que nos deux enfants soient exposés à nos deux cultures, quel que soit l’endroit où nous vivons. Dans notre foyer actuel, en Belgique, cela se traduit souvent par la préparation de repas traditionnels belges et américains, le visionnage de films américains et néerlandais, la visite de villes et de monuments historiques belges, ainsi que la planification de voyages d’été aux États-Unis. Nous élevons ensemble notre fils d’un an pour qu’il soit également bilingue, alors il y a toujours deux langues à la maison !”.
Leur conseils essentiels
Cheyanne et Kim ont déjà beaucoup appris de cette expérience familiale. Ils partagent avec nous de précieux conseils pour les autres familles recomposées.
- Informez-vous sur l’autre culture. Cela peut atténuer les surprises et désamorcer les conflits potentiels. Posez des questions à votre partenaire. Recherchez les normes et les attentes.
- Remettez en question les fausses croyances que vous ou votre famille pouvez avoir sur l’autre culture. Lorsque deux personnes se marient, elles “épousent” généralement aussi la famille de l’autre. C’est pourquoi il est bon de discuter en couple du système de croyances de chacun et des traditions familiales.
- Discutez des aspects positifs et négatifs des deux cultures : choisissez ensemble les éléments qui s’adapteront le mieux à votre relation.
- Adaptez-vous à la culture de l’autre par le compromis et la communication. Cela demande de l’humilité et du courage. Il faut aussi être prêt à renoncer à certains de ses désirs pour répondre aux besoins de l’autre personne.
- Soyez patient pendant que votre conjoint s’adapte. Si vous corrigez continuellement votre conjoint, il/elle risque de perdre sa motivation en chemin.
“Près de 70% des seconds mariages échouent”
Leur connaissance de la situation spécifique des familles recomposées multiculturelles les a également poussés à aider d’autres familles en créant un cours en ligne unique.
“Nous avons découvert que près de 70 % de tous les seconds mariages échouent également. Il est alors devenu évident que notre mission serait d’aider les familles à éviter cette épreuve une nouvelle fois.
Nous proposons un cours de quatre semaines, conçu pour vous mettre sur la voie d’une famille recomposée multiculturelle épanouie.
Nous nous concentrons d’abord sur le mariage, car c’est la base principale du couple. Après avoir construit une base solide, nous faisons en sorte que les parents biologiques et recomposés forment une équipe lorsqu’il s’agit d’élever les enfants. De cette façon, la “parentalité par alliance” devient plus facile et plus claire. À ce stade, l’intégration des différentes cultures concernées est la cerise sur le gâteau.”
Pour en savoir plus sur LES CLEYMANS:
Vous pouvez les retrouver :
- Sur leur site internet, qui propose également un blog où ils partagent leurs aventures.
- Sur Instagram, où ils échangent des conseils et des ressources pour d’autres familles recomposées.